“Essayer de revenir à l’essentiel, et réapprendre par exemple à sentir des odeurs simples et issues de la nature” Ilhame Joubert, La Maison du Naturel

Ilhame Joubert, fondatrice de La Maison du Naturel, pouvez-vous nous décrire votre parcours et votre projet ?

Après plusieurs années à évoluer dans le domaine de la finance à l’international, j’ai décidé à 36 ans de me convertir à la naturopathie, afin de lier mon activité professionnelle à mes valeurs, dont je me sentais éloignée depuis plusieurs années.

Étant habituée à me maquiller depuis toujours, j’ai trouvé particulièrement difficile, une fois devenue “green-addict” (j’ai aussi décidé de devenir végétarienne au même moment), de se procurer du maquillage à la fois naturel et éco-responsable.

Puis un jour ma grande fille a essayé un nouveau mascara et fît une réaction allergique assez impressionnante; ceci fût l’élément déclencheur de mon projet d’un mascara 100% naturel et sans plastique !

Le mascara est le produit de maquillage n°1 en France et se renouvellement (normalement) tous les 3 mois. L’enjeu est donc de taille quand on sait que les étuis de mascara sont fabriqués, pour des raisons de marketing, essentiellement avec des alliages de plastique, afin “d’alourdir” le produit et le rendre plus “qualitatif”. Ces alliages rendent l’étui plus attractif auprès de la clientèle, mais non recyclable.

Par ailleurs, la présence d’eau, utilisé comme solvant, dans les mascaras pose également un problème. L’eau étant vecteur de bactérie, il est impératif d’utiliser un conservateur, que les industriels achètent au coût le plus bas, car ce n’est pas un ingrédient valorisé dans la composition. C’est donc essentiellement de l’alcool. Et cela a des conséquences sur le long terme (ou immédiatement, comme ce fût le cas pour ma fille): oeil qui pique en fin de journée, oeil rouge le matin si pas de démaquillage la veille etc..

Il ya enfin tous les agents texturant (fibreux) qui épaississent artificiellement les cils et qui, au moment du démaquillage, oblige l’utilisatrice à “forcer” pour enlever le produit, et arrachent ces cils au passage..et tous les produits qui bloquent les pores et cause des inflammations, qui perturbent la pellicule des larmes et assèche l’oeil etc..

Voilà pourquoi j’ai créé ce mascara: sans eau pour éviter l’ajout d’un conservateur, d’une durée de conservation de 2 ans, ce qui réduit considérablement le cycle de renouvellement, avec de l’huile de ricin et du charbon activé, pour leurs propriétés “santé” et le tout dans un étui en aluminium 100% recyclable pour limiter notre empreinte écologique !

Selon vous, quels sont les enjeux écologiques prioritaires dans les années à venir ?

Si l’on en reste au domaine que je connais bien, je pense qu’après avoir sensibilisé l’opinion sur les enjeux écologiques des produits de la salle de bain qui sont de plus en plus adoptés par les consommateurs (shampoing, déodorant, dentifrice solides etc..), je pense qu’il faut d’avantage sensibiliser sur les conséquences de notre routine beauté sur la planète: outre le mascara, la question se pose aussi pour les rouges à lèvres, les poudriers, les eye-liners, les fards à paupières etc.. et rassurer sur les performances d’un maquillage “naturel”, qui aujourd’hui peut répondre aux mêmes exigences qu’un produit conventionnel !

En tant que végétarienne, je suis évidemment sensible aux enjeux de notre alimentation et de ses conséquences sur l’environnement. Un des enjeux majeurs est je pense la baisse de notre consommation de viande, et heureusement, on en parle de plus en plus et de manière de plus en plus apaisée!

Quels conseils donneriez-vous aux français pour “vivre vert au quotidien” !?

Sans se mettre trop de pression, essayer de revenir à l’essentiel, et réapprendre par exemple à sentir des odeurs simples et issues de la nature.

Je bannis le parfum de mes produits de maquillage ou de soin, qui perturbent l odorat et sont sans intérêt pour les utilisatrices; pour les remplacer par des plantes sous différentes formes (huiles, hydrolats, huile essentielle).

L’odeur est délicate, chimiquement en accord avec nous, et nous embarquent vers d’autres lieux!

À la maison, je suis aussi très fan des encens (bio), c’est ma façon à moi de faire rentrer la nature dans ma salle à manger!

Quelle initiative écologique vous a marqué dernièrement ?

Parfois, ce sont les petites initiatives, menées à l’échelle locale qui font la différence, le principe des petits fleuves et des grandes rivières !

Dernièrement, plusieurs initiatives visant à bannir le plastique utilisé pour tenir au chaud les plats des cantines de l’école à fait mouche près de chez moi et ont été remplacés par de l’aluminium !

Des années que les plats étaient réchauffés dans des grands bacs en plastique avant d’être mis dans les assiettes des enfants. Ce sont des parents, qui en plus de leurs différentes responsabilités, ont pris le temps de sensibiliser l’opinion et convaincre les décideurs.

Ça ne fait pas grand bruit mais au moins, ça c’est du concret !

Plus d’informations sur www.lamaisondunaturel.com