“Il faut sélectionner des matières naturelles comme la laine ou le coton, qui ne vont pas libérer de microparticules et autres polluants lors du lavage” Maco Calderon

Maco Calderon, pouvez-vous nous décrire votre parcours et votre projet ?

Je suis un designer de mode d’origine Quechua dont les collections sont directement inspirées de mes Andes natales. Je me définis comme un styliste artisan vestimentaire.

Je suis à Lima au Pérou, et j’ai grandi entre la capitale péruvienne et la région de Junin, sur les hauts plateaux andins, où mes grands-parents élevaient des Alpagas et en tissaient la laine.

Après des études de comptabilité et de design en textile industriel, je suis parti étudier le design de mode en Argentine à l’Universidad de Palermo à Buenos Aires.

De retour au Pérou j’ai peaufiné mon art de créateur de mode avant de venir compléter ma formation par une spécialisation en création de marque de luxe à Paris. Je suis tombé amoureux de la France, et je ne suis plus reparti !

J’ai pour ambition de partager une mode confortable et généreuse, artisanale, éthique et intemporelle qui mette en lumière la culture Andine, dans le respect de la Pacha Mama (la Mère Nature).

Je suis fier de mon héritage Quechua, et conscient des enjeux écologiques de la planète. C’est pourquoi je conçois des articles de mode naturels, tissés en fibre d’Alpaga et en coton pima.

Selon vous, quels sont les enjeux écologiques prioritaires dans les années à venir ?

Il faut bien sûr réduire notre consommation d’une manière générale, viser le moins mais mieux : alimentation, eau, énergie, transport, protection des forêts…

Mais je crois qu’il faut également que chaque partie du monde puisse vivre de son travail. Des conditions de travail corrects et une rémunération juste limiteront les flux de population poussés par la faim. Le commerce équitable, en quantité raisonnée, est pour moi indispensable pour favoriser un équilibre global.

Quels conseils donneriez-vous aux français pour “vivre vert au quotidien” !?

100 millards de vêtements sont vendus chaque année dans le monde. Leur production a doublé entre 2000 et 2014 (Source Adème).

L’industrie textile émet plus de gaz à effet de serre que les vols internationaux et le trafic maritime réunis, et est le 3ème secteur consommateur d’eau dans le monde (Source Adème) : une véritable catastrophe écologique !

Une des pistes pour vivre vert au quotidien est donc d’agir sur sa consommation textile :

  • Limiter les achats de vêtements neufs, et quand on le fait, opter pour des pièces durables dans le temps, car produites avec des matériaux de qualité.
  • Sélectionner des matières naturelles comme la laine ou le coton, qui ne vont pas libérer de microparticules et autres polluants lors du lavage.
  • Choisir des vêtements labellisés, par exemple le label GOTS (Global Organic Textile Standard) concerne le coton, la laine, la soie et le chanvre. Il garantit l’origine biologique des fibres, l’absence de substances toxiques, et le respect de conditions de travail décentes.
  • Privilégier la fabrication artisanale et équitable pour permettre aux artisans de vivre décemment du fruit de leur travail, et faire perdurer leur savoir-faire

Quelle initiative écologique vous a marqué dernièrement ?

Il y a énormément d’initiatives en ce moment, ce que me réjouit !

J’apprécie le fait de pouvoir me déplacer plus facilement à vélo dans Paris, le développement du vrac, le retour des bouteilles consignées…

Mais ce que j’ai trouvé vraiment innovant dernièrement c’est le développement de cosmétiques en pastille à diluer, afin d’éviter de transporter de l’eau.

Plus d’informations sur www.macocalderon.com