“Il faut tester plusieurs méthodes, noter ce qui marche et ce qui ne marche pas” Marie Nagy, Reus’eat

Marie Nagy, cofondatrice de Reus’eat, pouvez-vous nous décrire votre parcours et votre projet ?

Les couverts à partir de drêche de bière, ça ne s’invente pas comme ça !

Voici l’histoire de Reus’eat : elle a commencé en 2018 à la cafétéria de l’emlyon, là où Marie Nagy et Armand Ferro se sont rencontrés. Tous les midis, on leur donnait des couverts en plastique, que ce soit pour consommer sur place ou à emporter. Ils voyaient les poubelles du campus remplies de déchets plastiques, il fallait trouver une solution !

La France est un mauvais élève puisqu’elle est à peine à 26% de recyclage pour tous les types d’em- ballages, et l’est davantage pour la vaisselle jetable, puisque seulement 1% de la consommation est aujourd’hui recyclée (Le marché de la vaisselle jetable France, Businesscoot, 2019). Chaque année, c’est l’équivalent de 10 millions de tonnes de plastique qui finissent dans les océans.

En 2019, la loi interdisant la vaisselle en plastique à usage unique se prépare à être votée. Les couverts en plastique seront interdits dès le 1er janvier 2021 en France. Les professionnels de la res- tauration se sont largement tournés vers les couverts en bois. Ils sont râpeux et peu fonctionnels. De plus, ils proviennent majoritairement de Chine, contribuent à la déforestation et l’on retrouve des intrants chimiques dans leur composition. Constatant cela, ces deux entrepreneurs ont décidé d’agir. Ils avaient 2 ans pour développer une vraie alternative !

Continuant leur cheminant de pensée, Armand et Marie se sont penchés sur la revalorisation de co-produits de l’industrie agroalimentaire. C’est en échangeant plusieurs idées, qu’ils pensent à la drêche de bière qu’ils connaissent tous les deux. Marie fabriquait déjà de la bière dans son asso- ciation Polybière en Ecole d’Ingénieur. Quant à Armand, il a fait ses études à Lille, à savoir la ville de la bière, et avait déjà réalisé ses propres bières.

Selon vous, quels sont les enjeux écologiques prioritaires dans les années à venir ?

L’économie circulaire est, selon moi, un des enjeux écologiques prioritaires dans les années à venir.

Nous sommes très investis en tant que chefs d’entreprise pour rendre ce modèle réel, rentable et universel. Nous sommes connectés à des start-ups françaises et européennes qui innovent dans ce secteur, pour créer de véritables synergies et avancer ensemble !

Je pense également que l’alimentation durable, l’éducation auprès des jeunes et l’énergie sont des sujets d’avenir sur lesquels nous avons besoin de faire bouger les lignes.

Quels conseils donneriez-vous aux français pour “vivre vert au quotidien” !?

Avant l’engagement et l’action, la première étape est la prise de conscience des françaises et français.

Pour vivre vert au quotidien, je conseillerai d’y aller pas à pas. De mon côté, j’ai procédé par étape : réduire mes déchets dans la cuisine, puis dans la salle de bains, revoir ma consommation alimentaire, vestimentaire, me déplacer à vélo ou à pied…

Il faut tester plusieurs méthodes, noter ce qui marche et ce qui ne marche pas. Fêter vos victoires et satisfactions, parler en autour de vous pour les partager et progresser !

Quelle initiative écologique vous a marqué dernièrement ?

J’aime beaucoup l’idée de MOYU : le carnet effaçable en papier de pierre. Il s’agit d’un produit fabriqué sans arbre et principalement composé de poudre de pierre (carbonate de calcium). Le processus de fabrication du papier de pierre ne requiert ni eau, ni agent blanchissant, et utilise 67 % moins d’émissions de CO2.

C’est une société néerlandaise qui est à l’origine du projet. Vous pouvez continuer à écrire à la main, sans gaspiller de papier tout en ayant un impact moins important sur la planète !

Plus d’informations sur www.reuseat.com