Gérard Bellet, fondateur de Jean Bouteille, pouvez-vous nous décrire votre parcours et votre projet ?
Entrepreneur de 37 ans, 2 enfants et fondateur de Jean Bouteille, entreprise de 35 personnes, qui propose une solution pour consommer des liquides sans générer de déchets. Le geste est simple : allier la vente en vrac et le réemploi de contenants pour le maximum de produits liquides de la cuisine à la salle de bains.
Après une école Post-BAC Neoma à Reims, j’ai eu l’opportunité de faire un VIE en Inde pour une entreprise alsacienne. J’ai ensuite travaillé aux Etats Unis pendant 2 ans avant de revenir en France.
J’ai pu lancer Jean Bouteille pendant une période de transition lorsque j’ai constaté que l’approche préventive du déchet était beaucoup plus logique que de le recycler.
Selon vous, quels sont les enjeux écologiques prioritaires dans les années à venir ?
Le dernier rapport du GIEC a été clair une nouvelle fois : nous n’avons pas le temps d’attendre une année de plus pour agir. ll y a aujourd’hui une vraie recherche de sens de la part des citoyens et un décalage avec la réalité.
De notre point de vue, il est important que chacun fasse sa part : consommateur, distributeur, grandes marques et pouvoirs publics. C’est notre approche avec Jean Bouteille. Le consommateur doit s’impliquer pour réutiliser sa bouteille, le distributeur doit se renouveler pour proposer un nouveau mode de consommation et la grande marque doit adapter ses outils industriels pour les rendre performants. C’est ce travail collaboratif qui nous permettra de réussir à changer nos modes de consommation.
Chez Jean Bouteille en tant qu’entreprise à mission de l’ESS, l’enjeu est justement à la fois d’accélérer les prises de conscience mais aussi d’embarquer le plus d’acteurs possible dans notre mission. C’est pourquoi nous accompagnons autant des petites épiceries que des enseignes ou des grandes marques vers le vrac.
Quels conseils donneriez-vous aux français pour “Vivre vert au quotidien” !?
Je dirais qu’il faut avancer sur la route du zéro déchet, geste par geste, un déchet en moins à la fois. Cette aventure doit se mener sans culpabilité et à son rythme. Il n’y a pas de petits gestes quand on est des millions à le faire.
On peut déjà se dire que ce que l’on fait, c’est bien. Et c’est important de continuer à faire ce que l’on fait déjà, de ne pas abandonner, car la période est pleine d’aléas. Depuis le déconfinement, les habitudes de courses changent un peu, j’ai une vie plus compliquée en ce moment.
Désormais, je fais mon pain avec mon levain, je voudrais aussi faire ma propre pâte à pizza. Sinon, j’ai un lombricomposteur, mais j’aimerais avoir un vrai composteur. Il existe en tout cas de nombreux conseils pour “vivre plus vert” :
- favoriser les circuits courts, le marché, les producteurs locaux
- réutiliser, opter pour de la seconde main
- acheter en conscience et savoir lire entre les lignes des marques
- questionner son besoin et revenir à l’essentiel
- faire soi-même, reprendre goût aux produits non transformés
- adopter le vrac aussi évidemment !
Quelle initiative écologique vous a marqué dernièrement ?
J’ai été marqué de voir à quel point la jeunesse a envie de changement comme on peut le voir dans leurs revendications par exemple lors des marches pour le Climat. A nous maintenant de leur donner des solutions pour agir concrètement.
Dernièrement, nous avons aussi participé au Mois du vrac en Mars. Cette 1ère édition lancée par l’association professionnelle du secteur, Réseau Vrac, a permis de mettre en lumière le travail de la filière et les avantages de ce mode de consommation, en sensibilisant notamment le grand public et ceux qui n’ont pas franchi le cap. Une belle initiative !
Plus d’informations sur www.jeanbouteille.fr