Guillaume Mesly D’Arloz, cofondateur de MEEKO, puvez-vous nous décrire votre parcours et votre projet ?
Je m’appelle Guillaume, 30 ans, co-fondateur de la marque MEEKO au côté de Maxime. Nous avons grandi au contact de la nature, respectivement dans le Jura et les Alpes-Maritimes. On y a développé un lien profond avec la faune et la flore. Lien que l’on gardera bien longtemps après avoir quitté le cocon familial pour nos études de commerce.
Lors de notre rencontre à Paris en 2017, nous nous rendons compte du paradoxe qui nous unit : nous sommes tous les deux très attachés à la vie sauvage, pourtant on porte au quotidien des produits lifestyle qui contribuent fortement à sa destruction : vêtements, accessoires, matériel de sport, baskets…
On s’intéresse particulièrement à ces dernières, qui symbolisent les dérives de lamode et de la mondialisation en général. Le constat est affligeant. Sur les 20 milliards de paires fabriquées par an, 95% sont fabriquées en Asie dans des conditions douteuses, à partir de matières à fort impact sur le vivant (cuir, caoutchouc, coton, etc.).
Le cuir low-cost d’Amérique du Sud est par exemple l’un des principaux facteurs de destruction de la forêt primaire Amazonienne. Une paire de baskets standard émet entre 15 et 20kg de CO2. On marche sur la tête ! Après un an et demi de travail, nous décidons de lancer MEEKO : une marque de sneakers pour celles et ceux qui, comme nous, sont des amoureux de la vie sauvage… mais ne sont pas prêt(e)s à marcher pieds nus pour autant !
Nous nous inspirons de la vie sauvage pour promouvoir la liberté et l’émancipation. A travers chaque produit créé, chaque histoire et expérience partagées, nous souhaitons reconnecter nos générations à leur nature. MEEKO contribue humblement à la conservation du vivant, à travers une approche design innovante et des engagements concrets pour nos colocs menacés.
Selon vous, quels sont les enjeux écologiques prioritaires dans les années à venir ?
A mes yeux, il est essentiel de reconnecter nos générations à la nature. Que l’on soit petit ou grand.
(Ré)apprendre que l’Homme en fait intégralement partie, trouver sa place dans l’équilibre global, loin de l’anthropocentrisme qui engendre une absence totale d’émotions vis à vis de notre contexte.
Comme il l’est très bien dit dans le film “Animal”, il faut connaître la Nature pour l’aimer et avoir envie de la protéger. C’est à la base de tout : adaptation de son mode de vie, de sa consommation, de ses choix politiques, etc.
Au cœur de cette réponse, je placerai les enfants. Je pense que ma sensibilité et mes engagements d’aujourd’hui découlent de mon éducation et du rapport précoce que j’ai entretenu avec la vie sauvage.
Or, une majorité d’enfants urbanisés ne connaissent plus la nature qu’à travers un écran.
Quels conseils donneriez-vous aux français pour “vivre vert au quotidien” !?
J’isolerai 5 piliers sur lesquels j’estime qu’il est relativement facile d’agir à son échelle :
- L’alimentation : privilégier le local et les menus végétariens.
- Le transport : utiliser les mobilités douces (vélo, et pas électrique) au maximum lorsque cela est possible. Limiter le recours à l’avion (un long courrier tous les deux, trois ans), à ce titre je suis favorable à un quota par habitant pour un sentiment de justice rétabli.
- La consommation globale (mode, high-tech, etc.) : apprendre à trouver du plaisir dans la sobriété, consommer moins mais mieux, en pensant au coût d’usage. Prendre soin de ce que l’on possède pour le faire durer.
- Le discours : inspirer plutôt que moraliser, montrer que de nouveaux comportements sont possibles sans que cela impacte son bien-être (bien au contraire).
- La reconnection : aller passer du temps dans la nature !
Quelle initiative écologique vous a marqué dernièrement ?
Le don d’Yvon Chouinard qui a cédé les parts de la société Patagonia à des associations de protection de planète.
Plus d’informations sur www.meeko.store
