“Je réalise à quel point les jeunes prennent conscience de la situation et s’engagent” Maryève Berthelot

Maryève Berthelot, fondatrice d’Unigreen, pouvez-vous nous décrire votre parcours et votre projet ?

Je m’appelle Maryève j’ai trente ans, et suis la deuxième d’une fratrie de trois sœurs. Nous sommes nées à Nantes, nos parents sont professeurs. Ma mère est institutrice et mon père enseigne l’éducation physique et sportive.

En 2010, à la recherche d’une ville côtière, je quitte Nantes pour étudier à La Rochelle. Après 6 années d’études et de stages dans cette ville, en Argentine, à Paris, Nantes, Lyon et au Maroc, je mets un point final à mon apprentissage en 2017. J’ai dans ma valise, 2 années d’expériences professionnelles chez Bouygues Construction, un diplôme d’ingénieur généraliste, et un autre d’ingénieure d’Affaires.

Nous voici fin 2017, je termine mon alternance chez Bouygues et constate que la politique de l’entreprise ne me convient pas. Je décide donc de prendre le large. M’évader dans le Pacifique. Nous sommes début 2018, j’atterris en Nouvelle-Zélande. Je ne sais pas ce qui m’attend, je n’ai jamais été aussi loin de chez moi. Et finalement c’est une expérience de fou ! En solo, en duo et en trio. La Nature a toute sa place dans cette partie du globe. Nombreux sont les habitants qui vivent en harmonie avec elle.

De retour en France je rapporte dans ma valise 30 brosses à dents en bambou. Petit cadeau de noël utile pour toute la grande famille. La graine est plantée. Je vais consacrer mon retour en France à tenter de sensibiliser les gens sur l’impact des plastiques. Et nous voici 3 ans plus tard, Unigreen a bien évolué, il a fallu changer de cap lorsque la pandémie est arrivée. J’aurais pu baisser les bras 100 fois. Mais la cause que je défends me parait trop importante pour abandonner.

Plus j’en apprends, plus les plastiques m’écœurent. Plus je les observe perdus dans les rues, plus je réalise qu’on aurait pu les éviter.

Le projet d’Unigreen c’est donc de réunir des bonnes idées pour limiter l’utilisation des plastiques à usage unique. Nous fabriquons sur Nantes des articles réutilisables en tissu, nous proposons des produits fabriqués à partir de matières végétales issus de forêts gérées durablement, nous regroupons des marques de cosmétiques locales et engagées, nous travaillons avec d’autres start-up françaises et européennes comme Gobi (gourde fabriquée à Paris), Jho (culotte menstruelle à Lyon), KAFFEE FORM (Mug pour boissons chaudes conçu à Berlin à partir de marc de café recyclé), The Last Swab (1er coton-tige réutilisable, fabriqué au Danemark)…

Selon vous, quels sont les enjeux écologiques prioritaires dans les années à venir ?

En voilà un que nous venons d’aborder : l’invasion des plastiques. En effet, les plastiques sont partout, du haut des montagnes au fond des océans jusqu’au tissu du corps humain.

Cette matière « fantastique » s’infiltre partout. On en a même retrouvé dans le placenta des fœtus et dans le sang humain… On en mangerait l’équivalent d’une carte de crédit par semaine.

À ce titre, je vous invite à découvrir la nouvelle BD « Plastique tac tic tac » de Capucine Dupuy et Terreur Graphique.

  • Autres enjeux :
  • sécheresse
  • accessibilité à l’eau potable
  • extinction massive de la biodiversité
  • augmentation des épidémies
  • guerre sur les matières première
  • migration climatique
  • montée des eau
  • acidification des océans

Quels conseils donneriez-vous aux français pour “vivre vert au quotidien” !?

  • Cuisiner
  • Aller au marché, dans les AMAP (Association pour le maintien de l’Agriculture Paysanne) et autres structures du même type, acheter des paniers sauve ton bio
  • Consommer local
  • Acheter de la seconde main, recycler
  • Vivre sobrement
  • Faire du vélo, du skate de la marche à pied
  • Utiliser le bus, le train et le bateau
  • S’investir dans une asso, un réseau, un groupe, un lieu
  • Jardiner, même quand on habite en appart
  • Partager et discuter des bonnes idées
  • Réduire notre consommation de viande et de poisson
  • Acheter des poissons et viandes traitées dignement
  • Se méfier des messages publicitaires
  • Boycotter les marques non engagées pour l’environnement
  • Manifester lorsque des projets en total adéquation avec les objectifs du GIEC voient le jour
  • Se promener dans la nature et l’observer

Quelle initiative écologique vous a marqué dernièrement ?

Le rassemblement autour de la tour Total à La Défense contre le projet EACOP le 24 mars.
Les danseurs d’un collectif et un DJ célèbre se sont réunis pour imaginer une chorégraphie en bas du siège de Total. Une manière pacifiste et artistique de dire NON à des projets méga polluants.

Enfin, je réalise à quel point les jeunes prennent conscience de la situation et s’engagent. Les marches pour le climat et le vote des jeunes pour des programmes électoraux sérieux en matière de protection de l’environnement en témoignent.

Plus d’informations sur www.unigreen.fr