Guillaume Parthenay, cofondateur de Margoo, pouvez-vous nous décrire votre parcours et votre projet ?
De manière assez surprenante, j’aimerais aborder mon parcours depuis la première année de maternelle. Oh, rassurez-vous ça ne va pas être si long ! Car oui, c’est bien en 1992 que se cache la véritable origine de Margoo, le premier site du mariage éco-responsable.
A cette époque, et à un âge où les Tortues Ninja et Inspecteur gadget ont plus de place dans ma vie que l’éco-responsabilité, je rencontre un certain Jean-Baptiste. Les années passent, nous sommes alors en 2007, le lycée prend fin et pour la première fois nos itinéraires doivent se scinder.
Jean-Baptiste, prend le chemin de la Tech, avant d’accompagner différentes startups en tant que directeur technique. De mon côté, je m’oriente vers le Marketing. J’ai très vite la chance d’occuper le poste dont je rêvais adolescent : directeur marketing de l’un des plus gros acteurs mondiaux de l’industrie des instruments de musique.
Cette jolie histoire aurait pu s’arrêter là, mais l’organisation de nos mariages réciproques est venue bousculer nos vies. Nous partageons alors le même constat. Organiser un mariage c’est difficile, et aucune solution ne permet aujourd’hui de bénéficier d’un accompagnement proactif et de vivre pleinement ses valeurs et ses convictions écologiques, de façon transparente… il y a pourtant quelque chose à faire !
Margoo née donc autour de 3 piliers :
- Célébrer l’Amour en s’inscrivant dans une démarche transparente et éco-responsable
- Mettre l’humain et le local au coeur des échanges
- Permettre de simplifier toutes les tâches chronophages et offrir un maximum de sérénité à tous les acteurs d’un mariage (mariés, témoins, prestataires, etc.)
A travers cette nouvelle aventure, et cette quête de sens commune, Jean-Baptiste et moi désirions absolument remettre la relation humaine, l’éthique, l’écologie et la confiance au centre des mariages.
Aujourd’hui vous pouvez trouver sur Margoo un répertoire (qui s’agrandit de semaines en semaines) de prestataires sélectionnés pour leurs talents et leurs valeurs.
Afin d’offrir un maximum de transparence, Margoo est le seul site dédié à l’univers du mariage à proposer une mesure de l’impact environnemental de ses partenaires (travail fait en collaboration avec la plateforme Zei, spécialisée dans ce domaine).
Nous proposons également aux futur.e.s marié.e.s d’estimer, facilement et gratuitement, l’impact environnemental de leur mariage en seulement 11 questions.
Selon vous, quels sont les enjeux écologiques prioritaires dans les années à venir ?
Je vais répondre à cette question en me focalisant sur le secteur de l’événementiel (et donc des mariages) car c’est celui que j’ai le plus étudié.
De fait, les changements climatiques, l’augmentation des risques environnementaux, l’apparition de nouveaux virus, la diminution des ressources naturelles (et l’augmentation des prix qui est liée) sont autant de facteurs qui ont une influence directe sur l’événementiel.
Et pour cause, allez-vous organiser un événement de la même manière si le thermomètre affiche 50°, qu’un cyclone se dirige vers votre barnum ou que tous vos convives doivent respecter 2m de distanciation sociale ?
Il est urgent de nous préoccuper aujourd’hui pour mieux fêter demain…
Et la réciproque est vraie : il faut apprendre à fêter mieux aujourd’hui pour ne pas avoir à nous préoccuper demain.
Certes, l’événementiel est un secteur négligeable dans l’impact global (encore que), mais il est souvent celui vers lequel tous les yeux sont rivés (qui n’a pas vu une seule image des JO ?)
Il doit donc servir d’exemple ! Et ce, à toutes les échelles.
Le saviez-vous, le bilan carbone d’un mariage est en moyenne en France de 10 tonnes équivalent CO2… voire 15 tonnes d’équivalent CO2 lorsque nous prenons en compte les lunes de miel.
Pour faire simple, le secteur du mariage, et ses plus de 200 000 unions par an en France a le même impact carbone que TOUS les habitants de la ville de Bordeaux réunis, sur un an !
Pourtant après quelques recherches nous avons découvert que ce chiffre pourrait facilement être divisé par deux ! Encore une fois chacun peut-être acteur, réellement.
Quels conseils donneriez-vous aux français pour “vivre vert au quotidien” ?
Je dirais qu’il est important de se donner des priorités, et puis d’oser se fixer des objectifs chiffrés.
Les priorités sont importantes car elles permettent de se concentrer sur certains objectifs, sans avoir l’impression d’être perdu dans l’immensité des possibles.
L’engagement écologique ressemble trop souvent à une bonne résolution, que l’on prend, une coupe à la main, le 31 décembre et qu’on oublie dès le 3 janvier.
En se donnant des objectifs chiffrés (en étant ni trop, ni pas assez exigeant envers soi-même), on ne peut plus se mentir.
Exemples :
- ne pas manger de la viande plus d’une fois par semaine,
- ne pas voyager plus d’une fois par avion par an,
- ne pas produire plus d’une poubelle de déchets par mois, etc.
- permettre aux 80 invités de mariage d’être heureux grâce aux prestataires Margoo (oups, c’était trop tentant)
Alors, quel serait votre prochain objectif chiffré ?
Quelle initiative écologique vous a marqué dernièrement ?
J’aimerais répondre à cette question d’une façon détournée en invitant les gens à ne pas négliger l’éco-anxiété, la solastalgie, ou ce que certains appellent encore la dépression verte.
J’ai été marqué par le nombre de personnes dans mon entourage qui sont actuellement directement impactées par le dernier rapport du GIEC (pour ne citer que lui). Toutes semblent perdre confiance en elles, en l’humanité, en leurs actions…
Je voudrais donc souligner les travaux de gens comme Laure NOUALHAT (et son livre Comment rester écolo sans finir dépressif) ou encore de la médecin Alice DESBIOLLES qui permettent une reconnaissance de ce mal profond.
Plus d’informations sur www.margoo.fr