Louis Gavériaux, fondateur de ArbraCulture, pouvez-vous nous décrire votre parcours et votre projet ?
J’ai grandi à la campagne dans un grand jardin (7000m²) en passant la plupart de mon temps dehors et dans les arbres. J’ai aussi eu la chance d’aller chaque année à la montagne et en forêt. Je pense que c’est la raison pour laquelle je suis devenu amoureux de la nature. Depuis le collège j’ai toujours souhaité travailler dans un domaine intimement lié à la nature (garde forestier, puis ingénieur des eaux et forêts).
J’ai donc réalisé un BAC scientifique dans un lycée agricole (Wagnonville à Douai) avec une option biologie écologie agronomie. Ensuite j’ai fait un DUT génie biologie option environnement qui s’est terminé par un stage de recensement des arbres et arbustes de la région. C’est durant la première année de mon DUT que j’ai découvert la permaculture et commencé à expérimenter ces principes.
A la fin de mes études, déçu du rapport descendant avec les professeurs, je me suis engagé dans un service civique très particulier avec l’association UnisCité à Lille : Rêve et Réalise.
Cet engagement de 8 mois consistait à réaliser mon propre projet solidaire : accompagner une résidence de personnes âgées à faire de la permaculture. Celui-ci fut le point de départ de l’entreprise militante ArbraCulture.
En juin 2016, à l’âge de 21 ans, je me lance dans le projet ArbraCulture en créant mon auto-entreprise. Mon rêve à travers ce projet : accompagner les personnes et collectifs à concevoir et aménager leurs espaces extérieurs en permaculture. Ainsi permettre à chacun de favoriser la biodiversité, se reconnecter à la nature et produire sainement ces fruits et légumes. Cela fait maintenant 5 ans que je m’investis pleinement dans la métropole lilloise.
Depuis la fin de l’année 2020 je souhaite accompagner le plus de français possible grâce à notre accompagnement en ligne. Ainsi permettre à chacun de faire le premier pas et de s’engager dans la transition écologique et alimentaire à son échelle.
Selon vous, quels sont les enjeux écologiques prioritaires dans les années à venir ?
La biodiversité : recréer des espaces naturels à la fois en ville et en campagne afin de stocker le carbone atmosphérique et surtout permettre à la vie de se redéployer. Plus il y aura de nature, plus la terre sera résiliente et donc capable de s’adapter aux grands changements climatiques. Donc plus nous serons nous même en sécurité.
L’alimentation : changer entièrement nos modes de consommation. Manger beaucoup moins de viande (et d’élevages éthiques uniquement), ultra local, produit en agroécologie ou en permaculture.
L’agriculture : refondre entièrement le système agricole (lié à l’alimentation et la biodiversité bien sûr) afin de produire en cohérence avec la nature et en cohérence avec nos besoins. Je ne vais pas m’étaler sur la transition agricole car cela me prendrait plusieures pages.
Quels conseils donneriez-vous aux français pour “vivre vert au quotidien” !?
S’engager à leur échelle avec des actions simples et ludiques :
Si vous avez un jardin, petit ou grand : faire un potager, laisser des espaces en friches, planter des arbres, …
Si vous avez une terrasse, un balcon ou même un morceau de trottoir : installer des bacs avec des plantes aromatiques, des légumes, des fleurs de la région…
Si vous n’avez rien de tout ça : vous investir dans une association à proximité qui mène des actions pour la transition, investir un jardin partagé, contacter votre mairie pour savoir ce qui est possible de faire…
Si vous avez toutes ces possibilités : un mélange de tout ça !
Quelle initiative écologique vous a marqué dernièrement ?
La gratuité des transports dans la Métropole Européenne de Lille pour les moins de 18 ans et l’affaire du siècle.
Plus d’informations sur www.arbraculture.com