Laurent Gallo, pouvez-vous nous décrire votre parcours et votre projet ?
Originaire de Normandie, j’ai posé mes valises en Savoie pour l’amour des sports de pleine nature. Mes diverses expériences m’ont permis de vivre et découvrir les quatre coins de France : Rouen, Paris, Strasbourg, Biarritz, Hendaye, Lyon, La Ciotat, Aix les Bains… Tous ces voyages et rencontres dans notre beau pays ainsi qu’à l’étranger m’ont convaincu d’une chose : consommer local est la clef de voute du développement durable.
13 ans d’expériences dans de grandes multinationales m’ont permis d’appréhender les pratiques du secteur de l’habillement. Ses dérives environnementales et impacts socio-économiques étant de plus en plus significatifs, la volonté de donner plus de sens à nos façons de consommer m’ont donné envie d’agir. Le lin, dont la France est le premier producteur mondial, fut naturellement La solution sur laquelle je me suis penché.
C’est pourquoi j’ai décidé de « prendre le taureau par les cornes » afin de proposer une alternative aux « consom’acteurs » souhaitant consommer moins mais mieux, consommer autrement et surtout avec sens. J’ai alors quitté mon employeur pour créer la structure Empreinte Locale qui a pour vocation de rapprocher les lieux de production des lieux de consommation dans le but de redonner toute sa place au local.
Avec PangoLin, une marque de textile éco-responsable, nous avons concrètement commencé à agir en développant des T-shirts en lin bio cultivés et fabriqués en France. C’est ainsi que l’aventure a commencée !
Selon vous, quels sont les enjeux écologiques prioritaires dans les années à venir ?
Un ancrage local à redynamiser. Premièrement, pour redonner du sens à nos modes de consommation, il est primordial de rapprocher les lieux de production des lieux de consommation.
En effet, avec un tel système d’échange nous pourrions de fait, mieux maitriser notre empreinte carbone en réduisant par exemple l’impact du transport et par la même occasion redynamiser nos territoires en créant de nouveaux emplois. Saviez-vous qu’à la fin des 30 glorieuses, la France comptait près de 600 000 emplois dans l’industrie textile ?
C’est d’autant plus intéressant que pour maitriser l’enjeux écologique, il faut proposer des solutions universelles, déclinables sur tous secteurs d’activités mais aussi partout sur notre planète.
Des matières premières locales optimisées. L’économie circulaire est pour moi une inépuisable source d’idées créatrices de sens. L’idée selon laquelle « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » est la source même d’un développement sain et durable.
En effet, tout comme la nature, les activités humaines peuvent croitre et se développer en ayant un impact réfléchi sur l’environnement. Notre société de consommation linéaire ou tout est déchet nous démontre quotidiennement ses limites. Néanmoins, les forces créatrices du pays sont à l’œuvre, j’en veux pour preuve les innombrables projets, tous secteurs confondus, prônant les idées du zéro déchet, du biodégradable, du réutilisable, du renouvelable, etc.
En définitive, les deux principaux enjeux écologiques des années à venir seront liés à notre capacité à faire évoluer nos systèmes d’échanges vers plus de « localité », tant sur le plan social et économique en favorisant la relocalisation et la création d’emploi, que sur le plan environnemental en adoptant de nouvelles pratiques destinées à gérer nos matières premières durablement.
Quels conseils donneriez-vous aux français pour “vivre vert au quotidien” !?
Les Français sont de plus en plus nombreux à réfléchir et développer à leur échelle des solutions plus durables ; dans la grande majorité des cas ils sont même moteur vis-à-vis des autorités publiques et il ne manquerait pas grand-chose pour démocratiser les bonnes pratiques !
Si j’avais un conseil, il serait le suivant : consommer moins mais mieux … et surtout soyons un peu fous et créatifs : pensez circulaire plutôt que linéaire, réutilisation plutôt qu’incinération, transformation plutôt que destruction.
Quelle initiative écologique vous a marqué dernièrement ?
Le Dahuts. Cette entreprise innovante Annecienne qui récupère des déchets industriels pour les transformer en mobilier à destination des entreprises ou des particuliers.
C’est incroyable tout ce que l’on peut faire avec des matières premières encore trop souvent destinées à être détruites. D’ailleurs, j’aurais aimé inventer leur slogan que je trouve très pertinent d’actualité et surtout plein de sens : « Prospérer sans nuire »
Plus d’informations sur www.pango-lin.fr
