“Un enfant qui voit ses parents respectueux de leur environnement, trier leurs déchets à la maison, couper l’eau pendant le brossage de dents, etc.. reproduit naturellement les gestes” Anne Barroy

Anne Barroy, fondatrice de Graffiti, pouvez-vous nous décrire votre parcours et votre projet ?

J’ai fait une première carrière loin du monde du jouet. Après une prépa maths et une école d’ingénieur, j’ai travaillé pendant 15 ans au sein des directions stratégiques, informatiques et digitales de grandes marques de mode, de cosmétiques et de luxe.

J’ai mené beaucoup de grands projets de transformation et j’aime l’interdisciplinarité, j’avais envie depuis longtemps de créer une entreprise qui avait du sens.

Entre-temps, je suis devenue maman et toute la famille a emménagé à Aix-en-Provence. J’ai découvert la galère de trouver des cadeaux sains et intelligents pour ses bouts d’choux.

Créé en 2019, Graffiti prend le contrepied de la grande distribution, de la surconsommation et du discount. Notre site e-Commerce propose une sélection réduite et maline de livres pour enfant, de jouets et de kits créatifs pour les petits de 0 à 8 ans, sans faire de marketing genré.

Notre catalogue est composé de marques branchées, de produits écologiques et made in France, de coffrets Montessori, et depuis peu des jouets de seconde main. Pour choisir les produits, l’équipe de Graffiti passe beaucoup de temps à examiner, trier et comparer les best-sellers et les nouveautés. Les jouets retenus sont ensuite organisés par âge et par thème, pour faciliter la tâche des parents.

Grâce à ces partis-pris forts, Graffiti a su se faire une place de choix dans le secteur du commerce en ligne, jouant des coudes avec les géants du jouet. La boutique a séduit des parents de toute la France, qui recherchent des jouets responsables et éducatifs, et qui veulent reprendre du plaisir à acheter des cadeaux à leurs enfants.

Les entreprises e-Commerce et l’industrie du jouet sont très en retard sur les sujets écologiques. On voulait vraiment faire les choses dans le bon sens dès le début et à chaque fois qu’on le pouvait. Par exemple, on réutilise le calage de nos fournisseurs, nos cartons d’expédition sont normés FSC et 100% recyclableS, on travaille avec Colissimo pour des livraison neutres en carbone, on propose des livres pour sensibiliser les enfants et bien sur des jouets en matériaux écologiques.

Le gros problème du secteur reste les déchets: 100 000 tonnes de jouets jetés chaque année en France, soit 110 000 jouets jetés chaque jour, durée de vie moyenne d’un jouet: 8 mois. On cherchait depuis longtemps une solution pour mettre en relation nos clients et donner une seconde vie à tous ces beaux joujoux même pas abîmés.

Alors qu’on a rencontré Lady Cocotte, une entreprise locale qui source des jouets d’occasion avec les mêmes valeurs que nous, on a foncé et lancé notre offre de seconde main en partenariat. Tous les jouets sont contrôlés et nettoyés à l’atelier avant d’être mis en vente sur le site de Graffiti. Les clients peuvent maintenant acheter au sein d’un même panier des jouets neufs et d’occasion dans une livraison unique !

Selon vous, quels sont les enjeux écologiques prioritaires dans les années à venir ?

Evidemment, chez Graffiti on est très sensible à l’avenir que l’on prépare pour nos enfants.

Je parle d’ailleurs souvent de la protection de l’environnement avec mes filles qui adoptent tout naturellement les bons réflexes: couper l’eau, les lumières, ramasser et trier les déchets. Les enfants aiment naturellement observer la nature, les fleurs, les animaux, le ciel, la mer, … c’est très facile de parler de la beauté de notre planète.

Un des enjeux prioritaires est d’échanger avec la prochaine génération qui pourra j’espère accélérer les mouvements que nous avons initiés. Le deuxième sujet qui me semble important est la réduction et la gestion des déchets. On ne peut décemment pas consommer à ce point sans se soucier de la réutilisation, de la réparation ou de la destruction de ce qu’on achète.

Je suis ravie que le marché de la seconde main et du reconditionnement se développe et je suis une grande fan des cosmétiques et épiceries zéro déchet. Last but not least… développer les énergies renouvelables, alternatives à l’utilisation des combustibles fossiles, charbon, pétrole et gaz, qui nous pose tant problème dans la production d’énergie, industrielle, alimentaire et les transports.

Quels conseils donneriez-vous aux français pour “vivre vert au quotidien” !?

Je crois qu’il faut garder confiance et faire les choses petit à petit, les unes après les autres. L’effet miroir est hyper puissant. Un enfant qui voit ses parents respectueux de leur environnement, trier leurs déchets à la maison, couper l’eau pendant le brossage de dents, etc.. reproduit naturellement les gestes.

Chez nous, on a adopté récemment les petits sacs en tissu réutilisables. C’est parfait pour le café, les fruits, les légumes, les noix. On utilise aussi des bidons pour la lessive. C’est pas grand chose mais c’est facile à faire. Quand une action est bien ancrée dans notre quotidien, on commence à chercher la prochaine. Depuis peu, on se renseigne sur les sources d’énergie alternative pour notre maison.

Quelle initiative écologique vous a marqué dernièrement ?

Je suis tombée récemment sur le projet Manta, le bateau-usine dépollueur des océans. Le chantier vient de commencer et il doit être mis à l’eau en 2025. L’ingénieure que je suis est toujours impressionnée par les défis technologiques de ce genre et je suis assez sensible à la protection des océans, j’adore ce type d’initiatives.

A priori, cet incroyable catamaran va collecter, traiter et valoriser les macro déchets plastiques en grande quantité, dans les zones de fortes concentrations que sont les embouchures des grands fleuves, les estuaires et le long des côtes. Opération à suivre de près !

Plus d’informations sur www.laboutiquegraffiti.com