“Une seule action par an ne changera pas notre avenir, mais une action par jour sans doute !” Eddy Castro Cardoso

Eddy Castro Cardoso, co-fondateur de Sport étic, pouvez-vous nous décrire votre parcours et votre projet ?

L’ensemble de mon parcours s’est construit autour du domaine sportif. Il débute en 2013, à l’âge de 15 ans, je ne me retrouvais pas dans le cursus scolaire classique alors j’ai décidé d’opter pour un cursus en alternance. Mes débuts se font dans un magasin de vélo pendant 3 ans ou j’ai la chance de découvrir beaucoup de nouvelles notions et d’enrichir mon cursus avec quelques concours. Par la suite, j’ai obtenu un BTS MUC en alternance et un Bachelor Commercialisation des Produits et Services Sportifs. A la fin de ce cursus en alternance, j’ai travaillé pour plusieurs marques de sport haut de gamme avant de connaître un événement compliqué en 2020. C’est quelques mois plus tard, fin 2020, que Sport étic a commencé à se construire.

Le projet de Sport étic est né de plusieurs déclics. J’ai toujours rêvé d’entreprendre, de mettre ma pierre et l’édifice et de contribuer pour un monde meilleur, plus positif. Mes premières envies remontent d’ailleurs à 2014, au tout début de mon parcours ! C’est en 2018 qu’a lieu mon premier déclic. Alors que je comparais mes produits à ceux du marché, je m’aperçois du manque de transparence de notre filière, des conséquences liées à la fabrication et à l’utilisation de certaines matières. En 2020, après divers évènements, je commence à réunir mes idées et à construire ce qui deviendra Sport étic. J’avais envie d’entreprendre pour une action qui a du sens, pour éveiller les consciences peut-être ou pour tout simplement contribuer.

Je voulais que Sport étic soit à mon image et que cette entreprise est des impacts positifs pour notre avenir, pour la biodiversité et pour notre santé. J’ai pour leitmotiv la citation de Martin Luther King « Nous avons besoin de leader qui ne sont pas amoureux de l’argent, mais de la justice. Qui ne sont pas amoureux de la publicité, mais de l’humanité ».

Depuis, Sport étic a vu le jour, et je suis très fier des valeurs qu’elles possèdent. D’abord parce que c’est une entreprise familiale, installée au cœur de la nature, dans un environnement qui nous instruit et qui cultive notre inspiration. Joris, mon frère et Sylvie, ma maman, m’ont rejoint dans cette aventure avec l’envie d’agir pour un avenir meilleur. C’est d’ailleurs, en pensant à notre avenir que nous avons imaginé un mode de distribution différent, capable de respecter et de préserver notre santé et notre biodiversité.

Sport étic est une boutique digitale qui vend uniquement des articles de sport éco-conçus, durables et éthiques, ayant un impact positif sur l’environnement, l’humain et les animaux. Elle propose du textile, des équipements, des accessoires, des chaussures et de la nutrition, pour les sports d’extérieurs (vélo, running, randonnée, escalade et triathlon) et pour les sports d’intérieurs (Yoga, fitness, training, cross-fit). On a écrit une charte de sélection pour choisir les marques qui correspondent à nos exigences. Pour 2022, nous avons 28 marques de référencées, dont 19 françaises, 7 européennes et 2 américaines. La production des articles est à 90 % européenne.

D’un point de vue environnemental et social, Sport étic adopte le modèle économique des Entreprises de l’économie sociale et solidaire. Ainsi, on travaille avec plusieurs entreprises de notre département pour développer une économie locale et ensuite nationale. Notre logisticien GreenLog est d’ailleurs éco-responsable et certifié Ecocert. Enfin, on reverse aussi 1 % de notre chiffre d’affaires annuel à des organismes préservant la santé environnementale, humaine et animale, via l’initiative 1% for the Planet par exemple.

Selon vous, quels sont les enjeux écologiques prioritaires dans les années à venir ?

Les enjeux écologiques sont multiples et beaucoup d’entre eux requièrent toute notre attention. A mon sens, l’écologie ce n’est pas seulement prendre soin de l’environnement, c’est aussi penser à notre santé, à notre avenir et aux générations futures. De mon point de vue, les enjeux écologiques prioritaires sont : le dérèglement climatique, la biodiversité, la qualité de l’air, la surconsommation et la surproduction, l’eau, la pauvreté et enfin la lutte contre la disparition des espèces animales.

A titre personnel, je fais partie de cette génération qui a envie de faire bouger les choses et qui a encore de l’espoir. Peut-être parce que quotidienne je m’engage et j’agis pour un monde plus vertueux et plus rayonnant. Actuellement, à mon humble niveau, je suis engagé dans la préservation de notre biodiversité, j’agis à mon échelle du mieux que je peux. Par exemple, avec Joris et Sylvie, on plante des fleurs pour les abeilles, on a notre propre potager, on fabrique notre mon terreau, on recycle et on réutilise. On plante aussi des arbres avec Joris pour favoriser la reforestation.

En ce qui concerne la santé humaine, c’est un sujet auquel je suis particulièrement sensible, parce que beaucoup de choses nous sont cachées. Ou parfois ces sujets sont classés comme “non prioritaires” et c’est bien ça le problème. Il n’est pas normal que l’air que nous respirons soit composée de nanoparticules de plastiques, plaquettes de freins et autres substances toxiques pour notre santé. On doit agir et ce de manière rapide, notamment sur la surproduction et la surconsommation qui sont vectrices de croissance pour la fast fashion…

C’est pourquoi, avec Sport étic on sélectionne des marques, et des entreprises qui respectent notre charte de sélection et qui vise à respecter 4 exigences (sociales, environnementales, animales et sanitaires). Cette charte est stricte mais elle est nécessaire pour avancer dans le bon sens. Et nous savons que les produits présents sur notre boutique sont alors respectueux de notre environnement et de notre santé. Bien sûr, rien n’est parfait, rien n’est 100 % écoresponsables, on a encore du travail mais on évolue cette fois dans le bon sens.

Quels conseils donneriez-vous aux français pour “vivre vert au quotidien” !?

D’abord, soyons positifs ! Nous n’avons pas de planète B et l’idée de vouloir changer de planète (Mars par exemple) n’est et ne restera qu’une illusion. Nous avons encore trois ans d’après le dernier rapport du GIEC, c’est assez peu, mais en même temps assez long (1 095 jours). Alors oui, une seule action par an ne changera pas notre avenir, mais une action par jour sans doute ! Je suis vraiment convaincu qu’ensemble nous allons y arriver. Il suffit de faire les bons choix et de prendre la bonne direction.

Dans un second temps, nous devons prendre conscience de chacun de nos actes, de notre manière d’agir. Nous devons devenir responsables et raisonnables, et on peut d’ores-et-déjà agir. Qu’arriverait-il de bon à notre écosystème si demain on délaissait les produits polluants et néfastes des grandes industries chimiques et toxiques par exemple ? Si l’on revenait à un écosystème local et national ? Si on décidait de dire non à la fast fashion (le problème ce n’est pas que ça vient de Chine, c’est la manière dont les articles sont produits, les matières utilisées et les substances toxiques et chimiques présentes dans les microparticules…) ?

A mon humble avis, cela changerait beaucoup de choses… finalement, c’est nous qui avons les cartes en main. D’ailleurs petites astuces pour l’achat de vêtements et de chaussures, voici les questions que je me pose : est-ce que je vais l’utiliser plusieurs fois ? Est-il fabriqué de manière durable et éthique ? Est-il multiusage ? Quel est son impact ? Participe-t-il à une action environnementale ou sociale ? Possède-t-il des labels ou certifications ?

Quelle initiative écologique vous a marqué dernièrement ?

Malheureusement, je n’ai pas d’action en tête. En revanche, ce qui me vient à l’esprit actuellement concerne certains fabricants partenaires à Sport étic. Ils ont développé des systèmes de filtres à leur sortie d’usines pour récupérer les microparticules, et pour aborder les rejets de CO2. D’autres n’utilisent que des teintures végétales, et recyclent l’ensemble des déchets générés. Ces quelques actions participeront très certainement à une avancée positive de nos industries.

Plus d’informations sur www.sport-etic.com